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La publicité en ligne: notoriété (branding) et performance

Extrait de l’Avis n° 10-A-29 du 14 décembre 2010 sur le fonctionnement concurrentiel de la publicité en ligne – L’Autorité de la concurrence

Le but des dépenses publicitaires est, pour une entreprise, l’accroissement du profit ou de l’activité. Ce n’est d’ailleurs pas une caractéristique propre aux dépenses publicitaires. Mais même si l’objectif ultime de la publicité est le développement ou le maintien des ventes des biens ou services qu’elle propose, l’entreprise peut avoir des objectifs intermédiaires qui à court terme ne seront pas nécessairement les plus efficaces pour accroître les ventes. Deux grandes familles d’objectifs de communication sont, en général, distinguées : d’une part, des objectifs de notoriété, de visibilité, de construction d’une image de marque qui seront regroupés sous le terme générique de « branding » (ce qui peut correspondre en français, de façon peut-être un peu restrictive, à « notoriété »), d’autre part, des objectifs plus « transactionnels » de vente immédiate ou de réponse directe qui seront regroupés sous le terme générique de « performance ».

Les deux objectifs apparaissent d’ailleurs en partie comme complémentaires : le développement de l’image de marque et de la notoriété renforce l’efficacité des leviers générant des réponses à court terme.

Sur Internet, la définition de critères de mesure d’efficacité d’une campagne publicitaire paraît plus aisée et moins sujette à discussion que dans les autres médias. A la différence de ce que permettent les grands médias traditionnels, la technologie d’Internet donne la possibilité de s’assurer de la mise en contact de l’utilisateur avec le message publicitaire. Il est en effet possible de connaître le nombre exact d’internautes qui ont été exposés à une publicité, au sens où cette publicité a fait l’objet d’un affichage, appelé généralement une impression, sur leur écran. Il est aussi possible de mesurer certains types d’interaction avec l’affichage publicitaire, par le suivi et le décompte des clics, quand la publicité offre la possibilité d’être cliquée. Enfin, dans certains cas, il est possible de suivre le comportement de l’internaute, après l’exposition à la publicité, jusqu’à l’acte d’achat en ligne ou toute autre action valorisée par l’annonceur.

Ce sont les raisons pour lesquelles Internet paraît particulièrement adapté pour répondre à des objectifs de performance et de réponse directe dont l’efficacité sera immédiatement mesurable : achat en ligne, inscription sur une liste, prise de rendez-vous, génération de trafic qualifié ciblé ou en recherche.

Internet permet toutefois de répondre également à des objectifs de « notoriété », dans une démarche à moyen ou long terme, en développant un discours sur la marque et en tirant parti de la puissance du support en termes de couverture et d’audience ainsi que de durée d’exposition. Un Européen naviguerait chaque jour près d’1h45 sur Internet, plus d’un quart du temps passé sur l’un des quatre grands médias télévision, radio, presse quotidienne, Internet (EIAA Mediascope Europe 2008). Grâce à la généralisation progressive des offres à haut débit, des modes de communication publicitaires réservés encore récemment aux médias audio-visuels sont désormais utilisés sur Internet (à l’instar des films publicitaires, comparables à ceux qui sont diffusés à la télévision).

Financement de la R&D et de l’innovation dans les entreprises – Angels, Capital-risque, Crowd funding,..

Source : SCIENCE, TECHNOLOGIE ET INDUSTRIE : PERSPECTIVES DE L’OCDE 2012 © OCDE 2012

Le financement est un élément extrêmement important pour l’innovation et la croissance, particulièrement pour la création des entreprises et lors des premières étapes de leur développement.

Les créateurs d’entreprises et les dirigeants de petites et moyennes entreprises (PME) doivent faire face à des contraintes financières en grande partie liées aux risques et aux faiblesses qui les caractérisent.

Les PME sont confrontées à plusieurs obstacles pour se financer : asymétrie d’information, manque de relais de financement entre investisseurs et entrepreneurs par exemple. Elles souffrent aussi d’un manque de ressources et de garanties de crédits et n’ont pas d’antécédents à faire valoir pour les obtenir.

Ces défaillances possibles du marché justifient l’intervention de la puissance publique dans le financement de l’entrepreneuriat. Indépendamment de la mise en place de conditions cadres favorables à l’investissement en R-D et en innovation, les pouvoirs publics usent de différents types d’instruments : prêts bonifiés, avantages fiscaux, aides publiques au capital-risque notamment (tableau 6.1). On considère que les subventions sont surtout efficaces pour les jeunes et petites entreprises à forte intensité de R-D axées sur la technologie aux premiers stades de leur développement. Le financement initial peut aider les entrepreneurs non seulement à avoir accès aux ressources dont ils ont besoin, mais aussi à survivre à cette période pendant laquelle il leur est très difficile d’obtenir des financements, des prêts ou du capital-risque pour les projets qui apparaissent risqués.

Principaux instruments de financement au service de l’innovation

Type de financement Principales caractéristiques Observations
Prêts bancaires L’un des outils les plus répandus d’accès au financement. Nécessite des cautions ou des garanties Obligation de remboursement
Subventions Utilisées comme financement initial pour les jeunes entreprises et les PME innovantes pendant et après le démarrage : le programme Small Business Innovation Research aux États-Unis, et l’équivalent au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, tarifs d’achat garantis au Danemark et en Allemagne, fonds OSEO en France, Innovation Investment Fund au Royaume-Uni. Permettent de pallier les insuffisances du marché pour le financement d’amorçage et le stade initial
Investisseurs providentiels Source de financement pour les stades précoces et risqués des projets, ils apportent, outre des fonds, des conseils et un tutorat en management d’entreprise. Interviennent fréquemment sous forme de groupes ou de réseaux, p. ex. Tech Coast Angels et Common ANGELS aux États-Unis, Seraphim Fund au Royaume-Uni. Financement d’amorçage et aux premiers stades
Capital-risque Intervient plutôt aux stades ultérieurs, moins risqués, de la croissance de l’entreprise. Parfois appelé « capital patient », le capital-risque s’étend sur des périodes prolongées (10 à 12 ans) : investissement, maturation et sortie. Exemples : Pre-seed Fund et Innovation Investment Fund en Australie, Yozma Fund en Israël, Seed Fund Vera en Finlande, Scottish Co-investment Fund au Royaume-Uni. Financement au stade d’expansion
Participation-pari (corporate venturing) Prise de participation par une grande entreprise dans une startup innovante afin d’accroître sa compétitivité, dans une optique stratégique ou financière. Motivation stratégique
Financement participatif (crowd funding) Outil de financement collectif via Internet qui permet aux petites entreprises de lever des capitaux plus facilement pour le démarrage et les premiers stades. Risque de fraude
Incitations fiscales Large gamme d’aides fiscales à la R-D et à l’investissement d’entrepreneuriat présentes dans la plupart des pays. Exemples : Enterprise Investment Scheme au Royaume-Uni, réduction de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en France, Business Expansion Scheme en Irlande. Mesure indirecte, nondiscriminatoire

Source : OCDE (2011a), Science, technologie et industrie : tableau de bord de l’OCDE ; OCDE (2011b), Financing High-Growth Firms ; NIST (2008), Corporate Venture Capital, et autres sources.

Un certain nombre de réformes des systèmes bancaire et de financement adoptées en réaction à la crise financière, comme le relèvement des ratios de capitalisation des banques, ont peutêtre réduit l’appétence au risque des investisseurs traditionnels.

Les pouvoirs publics cherchent donc de nouveaux moyens de promouvoir l’accès au financement pour la R-D et l’innovation, comme les partenariats public-privé. L’arrivée de nouveaux investisseurs institutionnels et des fonds souverains pourrait représenter des sources de financement pour l’innovation. L’Internet permet aussi de nouveaux modes de financement pour certains projets de modeste envergure. Aux États- Unis, une nouvelle loi sur le financement participatif a suscité un regain d’attention dans ce pays et dans d’autres économies. La participation-pari, par exemple, consiste, pour une grande entreprise, à investir dans une petite entreprise innovante ; c’est une autre source possible de financement de la R-D. Au niveau institutionnel, de nouvelles dispositions ont été prises au Royaume-Uni pour les investisseurs providentiels ; un avantage fiscal a été créé au Portugal ; Israël vient d’adopter une loi sur les investisseurs providentiels ; en France, les contribuables assujettis à l’ISF peuvent bénéficier d’une réduction, etc.

La vente en ligne de médicaments dans l’Union Européenne (Allemagne, Royaume-Uni, Grèce,..)

apothekeLa plupart des États membres de l’Union européenne autorisent aujourd’hui la vente en ligne de médicaments, certains même depuis de longues années, à l’image du Royaume-Uni (1999) ou de l’Allemagne (2004). Toutefois, la réglementation de cette activité diffère fortement d’un État membre à l’autre, même si elle semble moins restrictive dans certains pays que celle adoptée en France.

Ainsi, le Royaume-Uni et les Pays-Bas autorisent la vente en ligne de tous les médicaments, qu’ils soient ou non soumis à prescription. De plus, le site Internet n’est pas tenu d’être adossé à une pharmacie physique, ce qui permet la création d’acteurs dits « pure players ».

L’Allemagne, la Finlande, la Suède et le Danemark permettent également la vente en ligne de tous les médicaments, mais imposent la détention d’une officine physique.

La Grèce ne permet la vente en ligne que des médicaments non soumis à prescription, mais autorise les « pure players ».

La plupart des autres pays concernés limitent la vente en ligne aux médicaments non soumis à prescription et imposent la condition de détention d’une pharmacie physique.

L’Allemagne est aujourd’hui le pays dans lequel la vente en ligne de médicaments est la plus développée. Cette activité est autorisée depuis le 1er janvier 2004 et le ministère de la santé allemand recense aujourd’hui 2861 officines pratiquant la vente à distance. En 2011, les entreprises de vente de médicaments sur Internet ont réalisé un chiffre d’affaires total de 1,3 milliard d’euros, tous produits confondus. Le poids des ventes à distance reste tout de même fortement minoritaire, si on le compare avec le chiffre d’affaires total de l’ensemble du réseau officinal allemand, qui était de 41,251 milliards d’euros en 2011.

Voici des sites de vente en ligne de médicaments en Allemagne :
Online Apotheke – shop-apotheke.com
Apotheke.de – Online Versand Apotheke im Internet

Toutefois, l’émergence d’opérateurs de vente de médicaments en ligne semble avoir eu pour effet d’intensifier la concurrence en prix, comme en témoigne un site Internet qui compare les prix des sites allemands, et qui mentionne des réductions allant jusqu’à plus de 40 % par rapport au prix public des spécialités.

Certains sites Internet établis hors de France ont d’ores et déjà mis en place une activité de vente en ligne de médicaments à destination des résidents français. C’est le cas notamment de sites opérés par des pharmacies belges, qui proposent un éventail varié de médicaments et de produits de parapharmacie, présentent des offres promotionnelles, pratiquent la livraison des produits en dehors du domicile, ainsi que la gratuité des frais de livraison au-delà d’un certain montant d’achat.

Source : Autorité de la concurrence: Avis n° 13-A-12 du 10 avril 2013 relatif à un projet d’arrêté de la ministre des affaires sociales et de la santé relatif aux bonnes pratiques de dispensation des médicaments par voie électronique.