Le paradigme SOA (Service-Oriented Architecture)

Conséquence de la crise économique actuelle et d’un environnement concurrentiel plus dure, les entreprises recherchent des moyens pour minimiser les coûts de leurs systèmes d’information et en même temps proposer des produits et services plus sophistiqués. Pour de nombreuses entreprises, ces efforts sont entravés par la structure et la complexité de leur infrastructure informatique. Typiquement, les ressources informatiques sont organisées selon les fonctions métier spécifiques. Cette situation conduit à une duplication des fonctionnalités de l’application, la capacité limitée à partager l’information, les coûts d’intégration élevés et la sous-utilisation importante des ressources de calcul. La majorité des grandes entreprises aujourd’hui ont des environnements informatiques complexes et hétérogènes caractérisés par la coexistence de plusieurs générations d’architectures et de technologies. Conséquence, l’informatique d’entreprise est souvent associée à un TCO élevé et un ROI faible.

La Service-Oriented Architecture (SOA) a été largement promue par les analystes et les fournisseurs informatiques comme l’architecture capable de répondre aux besoins des entreprises dans le respect des coûts et des plannings. L’adoption de SOA a été initialement tirée par l’émergence des Web services et de la nécessité de fournir une architecture informatique plus efficace. En Septembre 2008, il a été estimé par Gartner Research que la plupart des entreprises européens et nord-américaines ont soit déjà adopté la SOA ou prévoient d’adopter la SOA au cours des 12 prochaines mois.

Cependant, sur la courbe de Hype, l’architecture SOA se positionne entre « Trough of Disillusionment’ et « Slope of Enlightenment ». Cela signifie que les attentes d’une architecture SOA ont été surdimensionnés et surréalistes. De nombreux échecs ont suivi l’application d’une SOA. La désillusion a été forte.

Quelle est la pertinence d’une architecture SOA pour l’informatique d’entreprise aujourd’hui? Bien qu’il n’existe pas une définition largement acceptée, la plupart des experts s’accordent sur les principes fondamentaux du paradigme SOA :

  • Les services sont l’abstraction de base d’une architecture SOA – les fonctions de l’entreprise sont externalisées comme des services via des interfaces stables définis avec un contrat
  • Les services sont faiblement couplés- les services sont connectés aux clients et autres services via des standards
  • Les services sont autonomes – ne dépend d’aucun contexte ou service externe
  • Les opérations des services sont stateless
  • La qualité de service (QoS) qui inclue la sécurité, les transactions, la performance, etc sont explicitement définis pour chaque service

En résumé, la SOA est un ensemble de concepts et principes architecturaux qui permettent la mise en œuvre d’applications d’entreprise distribuées orientés service.

Bien que le concept de SOA a évolué au cours temps, il reste concentré sur l’informatique intra-entreprise et ne répond pas pleinement aux défis associés à la consommation des services de l’extérieur. D’autres modèles de services ont évolué en parallèle avec la SOA et ont maintenant atteint un stade de maturité et d’adoption : le cloud computing (SaaS, IaaS, PaaS) et le Web 2.0.

Les modèles économiques des ESN (SSII)

ESNUne société de service informatique tire des prestations intellectuelles effectuées par ses employés l’essentiel de la valeur qu’elle apporte à ses clients.L’offre de conseil et ingénierie informatique se divise en 3 parties : d’abord l’audit sur les configurations existantes, suivi d’un diagnostic et enfin la mise en place de la solution aux besoins du client.

Le modèle de revenu repose sur des contrats de vente de services. Généralement, il s’agit d’un contrat de louage qui consiste à exécuter une prestation au profit d’un donneur d’ordre. Les services sont délivrés au moyen de deux modalités :

  • la régie : le salarié de la SSII est intégré à un service de l’entreprise cliente, et travaille sous l’autorité directe de cette dernière qui est maître d’oeuvre. La société de services informatiques a alors une obligation de moyens.
  • Le forfait : la société de service informatique est maître d’oeuvre et doit réaliser le projet selon un cahier des charges, un budget et un calendrier. Elle a alors une obligation de résultats. Ces prestations sont plus onéreuses et plus risquées en cas de mauvaise estimation des ressources nécessaires pour la réalisation du projet. Plus la taille de la société informatique est grande, mieux elle peut mutualiser ces risques

Les SSII cherchent à promouvoir la valeur-client par l’instauration d’un partenariat de long terme avec le client sur l’ensemble de ses choix informatiques. La gamme des services offerts tend à s’élargir avec une forte incitation des clients à une obligation de résultat. Ce phénomène est lié au développement de services davantage intégrés, englobant la globalité d’un projet informatique. Il est notamment le fait des « grands comptes » à l’exception des grandes banques. Un interlocuteur unique facilite le pilotage de leur prestataire.

La création de valeur est obtenue grâce à la mobilisation de ressources humaines en interne ou en externe par la sous-traitance, et à l’entretien des compétences. Cela passe par le renforcement avec des experts, le partage de la connaissance et les politiques de partenariat ; soit avec des éditeurs de logiciel, soit avec d’autres SSII pour pallier une carence technique. Les effets d’expérience jouent un rôle capital dans la création de valeur.La maximisation des recettes est obtenue par :

  • Des compétences ou expertises métiers très pointues dans la partie « haute » des projets informatiques des clients qui sont plus mieux valorisées et donc plus chères
  • Le verrouillage des clients avec la mise en place de relation à long terme sur la gestion de l’ensemble de la chaine d’un projet informatique.
  • Une couverture géographique et sectorielle la plus large possible.

Les sociétés de conseil informatique optimisent les coûts en agissant sur la masse salariale. Généralement, elles privilégient l’embauche de personnes sans expérience professionnelle en informatique.

Elles font face à des inter-contrats de leurs salariés et doivent faire en sorte d’en diminuer la durée. Elles ont industrialisé la gestion des CV et proposent des formations pendant ces périodes d’inactivité de leurs salariés.

Le niveau de qualité des prestations et leur productivité sont assurés par l’association avec des experts et de salariés plus expérimentés, ainsi qu’une mise en concurrence interne forte.

La mutualisation des moyens, la standardisation des offres et l’homogénéisation des outils permettent de maîtriser les marges.