Goodwill ou écart d’acquisition

survaleurLors de la prise de contrôle d’une entreprise par une autre, un écart apparaît entre le prix d’acquisition et la valeur comptable des capitaux propres de l’entreprise acquise. Cette écart d’acquisition correspond au goodwill ou écart d’acquisition ou survaleur. Il peut arriver que l’écart d’acquisition soit négatif, dans ce cas on parlera de badwill.

Calcul du goodwill
Lors de l’acquisition d’une entreprise, la société acquéreuse procède à une réévaluation des actifs et des passifs de l’entreprise cible pour les amener à leur valeur de marché estimée. L’écart entre le prix payé et la valeur comptable des capitaux propres est donc ventilé entre une partie qui correspond aux différents actifs et passifs réévalués sur la base de leur juste valeur et une partie résiduelle (le goodwill).
En résumé, le goodwill correspond donc à la différence entre le prix payé et la juste valeur des différents actifs, nets des dettes.La valeur du goodwill doit être testée chaque année et éventuellement dépréciée en cas de perte de valeur qui viendra s’imputer sur le résultat.

Selon les normes IFRS, le goodwill ne doit jamais être amorti mais doit faire l’objet de tests de dépréciation (impairement test) au moins une fois par an.

Création de valeur et MVA(Market Value Added)/EVA(Economic Value Added)

La MVA® (Market Value Added – marque déposée par J. Stern et G. Stewart) est une méthode de calcul de la création de valeur.

MVA comme modèle d’évaluation d’entreprise

La valeur d’entreprise s’obtient en ajoutant à la MVA les valeurs comptables des fonds propres et de la dette financière nette.

Dans la valorisation d’entreprise, la MVA est un modèle qui permet de calculer la création de valeur pour ensuite déduire la valeur de marché de l’entreprise. Alors que dans le modèle DCF, la valeur de marché de l’entreprise est directement obtenue.

La MVA est égale à l’ensemble des espérances de création de valeur EVA à venir actualisées au coût du capital.

Une entreprise crée de la valeur lorsque le résultat opérationnel de l’exercice est supérieur au coût des capitaux engagés.  Sur une période la création de valeur est représentée par l’EVA®  (Economic Value Added). Le principe de l’EVA se résume par la question : est-ce que le résultat d’exploitation nette d’impôts est supérieur au résultat exigé par le coût du capital ?

EVAt = Résultat d’exploitation nette d’impôts – coût du capital x capitaux engagés

Autrement dit :

EVAt = NOPAT – CMPC  x (fonds propres + dette financière nette)

Le résultat opérationnel après impôts normatifs (NOPAT : Net Operating Profit After Taxes) = Résultat d’exploitation hors impôt et charges financières – Impôts théoriques

On peut aussi l’écrire sous cette forme. Ce qui revient à la même chose :

EVAt = Actif économique x (ROCE – WACC)

La séquence des futurs EVAt permet de déterminer, dans un deuxième temps, la MVA en les actualisant au coût moyen pondéré du capital.

MVA comme indicateur de création de valeur boursière

La MVA et l’écart d’acquisition (Goodwill) représente la même entité financière. A tout instant la MVA est égale au Goodwill.

La valeur de marché d’une entreprise = valeur comptable des fonds propres et de la dette financière nette + la valeur créée (MVA)

Si on considère que la valeur de marché de la dette est son montant comptable, on peut approximer MVA avec le calcul suivant :

MVA ≈ capitalisation boursière – montant comptable des fonds propres

La MVA est un outil hybride mi-comptable mi-financier de mesure de la création de valeur. Son point fort est sa simplicité : écart entre la valeur de marché de l’actif économique et de son montant comptable. Son point faible est qu’elle est soumise à la volatilité des marchés boursiers. De plus, elle n’est pas applicable aux entreprises non cotés.