Les défaillances dans le secteur du service informatique (ESN – SSII)

Le secteur a peu de barrières à la sortie du fait de son faible niveau capitalistique. Les défaillances dans ce secteur sont principalement dues à la détérioration des marges provoquée par l’augmentation des inter-contrats. Le point mort des SSII dépend surtout du niveau des frais de personnel.
Le taux de défaillance du secteur en 2007 est de 1,5% légèrement supérieur à l’ensemble des services aux entreprises qui est de 1,22 en 2007. Ceci s’explique par le fait qu’en période de crise les activités de conseil sont les plus touchées. Les petites entreprises sont les plus sensibles comme le montre le graphe suivant.

Evolution du nombre de défaillances dans le secteur 721Z (source Coface)

Paradoxalement, le score du secteur est en constante amélioration malgré une mauvaise conjoncture. Cela s’explique par le renforcement des entreprises performantes au détriment des plus faibles.

Médiane du score Score Conan-Holder NPC pour le secteur 721Z (source Diane)

Liste des ESN (SSII Sociétés de services informatiques) – Top 100



Comparer visuellement les performances des sociétés de services

  Top 100 des SSII – Chiffre d'affaires France 2010 (sources PAC)
  Nom CA 2009 (en m€) CA 2010 (en m€) Var (en %)
1

IBM

2371

2463

4%
2

Capgemini

1949

1931

-1%
3

Atos Origin

1553

1547

0%
4

Logica

886

948

7%
5

Orange Business Services

899

926

3%
6

HP

926

918

-1%
7

Accenture

927

904

-2%
8

Sopra Group

637

678

6%
9

Steria

508

532

5%
10

CSC

476

516

8%
11

Thales CIS

393

407

4%
12

GFI Informatique

419

404

-4%
13

Bull

352

401

14%
14

Docapost

317

325

3%
15

Altran

280

295

5%
16

ADP

269

280

4%
17

Alten

226

239

6%
18

Akka Technologies

204

236

16%
19

Neurones

206

233

13%
20

BT Global Services

233

227

-3%
21

Open

242

225

-7%
22=

Astek

195

209

7%
22=

Spie Communications

193

209

8%
22=

Devoteam

211

209

-1%
22=

Osiatis

199

209

5%
26

NextiraOne

184

197

7%
27

T-Systems

220

193

-12%
28

SII

162

182

12%
29

SCC

168

178

6%
30

Dell

187

177

-5%
31

Tessi

130

141

8%
32=

CS Communication & Systemes

143

137

-4%
32=

Euriware

130

137

5%
34

Assystem

138

135

-2%
35

Adecco (incl. Datavance and Ajilon)

124

128

3%
36

APX

113

122

8%
37

Xerox

112

121

9%
38

Business & Decision

115

120

5%
39=

SQLI

103

113

9%
39=

Wipro

91

113

24%
41

Econocom (incl. ECS as of oct 2010)

96

110

14%
42

Overlap Groupe

102

108

6%
43

Solucom

102

107

4%
44

Alti

107

106

0%
45

Kurt Salmon (ex Ineum Consulting)

115

105

-9%
46

Aubay

86

103

19%
47

NCR

95

100

5%
48

Infotel

80

98

21%
49

Apside

87

93

7%
50

Beijaflore

80

85

7%
51

Telindus (Belgacom)

79

82

4%
52

Tibco

83

80

-4%
53

Micropole-Univers

72

79

11%
54

Ausy

69

78

13%
Team Partners Group

82

77

-6%
55

Its Group

47

77

64%
56=

Keyrus

69

76

10%
56=

Unisys

85

76

-11%
58

OVH

45

75

67%
59

Fujitsu (incl. FSC as of Apr 09)

76

73

-4%
60

Consort NT

64

71

11%
61

Computacenter

67

69

3%
Aptus

65

68

5%
62=

Sodifrance

61

62

3%
62=

ESR

67

62

-7%
62=

Cognitis Group

60

62

3%
65=

Acti

51

61

20%
65=

TCS

36

61

72%
67

Wincor Nixdorf

59

60

2%
68

Groupe Helice

58

59

1%
69

Eurogiciel

47

53

13%
70=

Segula Technologies

53

52

-2%
70=

SunGard Data Systems

54

52

-5%
72

Feel Europe Groupe

31

49

57%
 

Ares

71

48

-32%
73

Viseo

23

48

106%
74=

Proservia

44

47

8%
74=

Viveris

44

47

7%
74=

Solutions 30 (ex PC30)

39

47

21%
77

Vision IT

46

46

0%
78

Prodware

46

45

-3%
79

Umanis

42

43

2%
Prosodie

40

42

5%
80

Maltem Consulting

39

41

5%
81=

Aedian

40

40

1%
81=

EffiTIC

43

40

-6%
83

Expectra

38

39

3%
84=

Safran Engineering Services (ex Teuchos)

37

38

3%
84=

Northgate IS

37

38

3%
84=

Oresys

40

38

-5%
87=

Logware

34

37

8%
87=

Oxya

32

37

15%
87=

Infosys

31

37

20%
90=

Degetel groupe

36

36

2%
90=

Hardis

35

36

3%
92=

Eryma

45

35

-22%
92=

Airial Conseil (RealDolmen)

32

35

8%
92=

TRSB Groupe

23

35

51%
95=

Groupe Cella

30

34

13%
95=

Soft Computing

34

34

-3%
97

Valtech

33

33

0%
98

AFD Technologies

30

32

7%
99=

Neo-Soft

27

31

16%
99=

Dimension Data

27

31

15%
99=

Adneom

24

31

26%

La rentabilité des ESN (sociétés de service en informatique – SSII)

Pour plus de détails : Outil de comparaison graphique des SSII

Le taux de marge brute du secteur varie entre 1% et 10% alors que la moyenne de l’ensemble des services aux entreprises est de 11% en 2007. Ce faible taux de marge brute s’explique par le niveau très élevé des charges salariales et le faible niveau d’automatisation.



Il s’agit d’un secteur qui souffre de la « maladie des coûts » dans la mesure où la productivité n’augmente pas plus vite que les coûts salariaux.
Les grandes entreprises ont maintenu et amélioré leur marge grâce à leur pouvoir de négociation avec les clients et les fournisseurs. Les TPE, grâce à leur stratégie d’expertise, conservent de bonnes marges comparables aux grandes entreprises.
La rentabilité des PME est moins bonne. Cela s’explique par un positionnement intermédiaire entre l’expertise et la proposition d’une offre large de compétences, parfois difficile à valoriser notamment en période de retournement de conjoncture, qui peut les contraindre à un rôle de sous-traitant subissant une pression tarifaire des donneurs d’ordre.
La rentabilité financière de l’ensemble du secteur est très volatile sous l’effet de la conjoncture comme le montre la figure suivante. En effet, les capitaux investis dans les SSII sont faibles et les charges salariales qui sont des coûts fixes sont élevées. Le taux se situe autour de 15% et se situe au dessus de l’ensemble des activités de services aux entreprises (+ 5points).

Les modèles économiques des ESN (SSII)

ESNUne société de service informatique tire des prestations intellectuelles effectuées par ses employés l’essentiel de la valeur qu’elle apporte à ses clients.L’offre de conseil et ingénierie informatique se divise en 3 parties : d’abord l’audit sur les configurations existantes, suivi d’un diagnostic et enfin la mise en place de la solution aux besoins du client.

Le modèle de revenu repose sur des contrats de vente de services. Généralement, il s’agit d’un contrat de louage qui consiste à exécuter une prestation au profit d’un donneur d’ordre. Les services sont délivrés au moyen de deux modalités :

  • la régie : le salarié de la SSII est intégré à un service de l’entreprise cliente, et travaille sous l’autorité directe de cette dernière qui est maître d’oeuvre. La société de services informatiques a alors une obligation de moyens.
  • Le forfait : la société de service informatique est maître d’oeuvre et doit réaliser le projet selon un cahier des charges, un budget et un calendrier. Elle a alors une obligation de résultats. Ces prestations sont plus onéreuses et plus risquées en cas de mauvaise estimation des ressources nécessaires pour la réalisation du projet. Plus la taille de la société informatique est grande, mieux elle peut mutualiser ces risques

Les SSII cherchent à promouvoir la valeur-client par l’instauration d’un partenariat de long terme avec le client sur l’ensemble de ses choix informatiques. La gamme des services offerts tend à s’élargir avec une forte incitation des clients à une obligation de résultat. Ce phénomène est lié au développement de services davantage intégrés, englobant la globalité d’un projet informatique. Il est notamment le fait des « grands comptes » à l’exception des grandes banques. Un interlocuteur unique facilite le pilotage de leur prestataire.

La création de valeur est obtenue grâce à la mobilisation de ressources humaines en interne ou en externe par la sous-traitance, et à l’entretien des compétences. Cela passe par le renforcement avec des experts, le partage de la connaissance et les politiques de partenariat ; soit avec des éditeurs de logiciel, soit avec d’autres SSII pour pallier une carence technique. Les effets d’expérience jouent un rôle capital dans la création de valeur.La maximisation des recettes est obtenue par :

  • Des compétences ou expertises métiers très pointues dans la partie « haute » des projets informatiques des clients qui sont plus mieux valorisées et donc plus chères
  • Le verrouillage des clients avec la mise en place de relation à long terme sur la gestion de l’ensemble de la chaine d’un projet informatique.
  • Une couverture géographique et sectorielle la plus large possible.

Les sociétés de conseil informatique optimisent les coûts en agissant sur la masse salariale. Généralement, elles privilégient l’embauche de personnes sans expérience professionnelle en informatique.

Elles font face à des inter-contrats de leurs salariés et doivent faire en sorte d’en diminuer la durée. Elles ont industrialisé la gestion des CV et proposent des formations pendant ces périodes d’inactivité de leurs salariés.

Le niveau de qualité des prestations et leur productivité sont assurés par l’association avec des experts et de salariés plus expérimentés, ainsi qu’une mise en concurrence interne forte.

La mutualisation des moyens, la standardisation des offres et l’homogénéisation des outils permettent de maîtriser les marges.