Les prévisions chocs de Saxo Bank – Les 10 cygnes noirs de Steen Jakobsen pour 2015

cygne noire
Saxo Bank a publié les 10 cygnes noires pour l’année 2015, ces prévisions chocs, ces évènements qui pourraient survenir et faire trembler le marché.

Les prévisions sont basées sur la théorie du cygne noir de Nassim Taleb. Par cygne noir, N. Taleb fait référence à des crises extrêmes dont la probabilité de réalisation est faible mais dont le coût est très élevé. Selon N. Taleb, pour prévoir ces types d’événements, l’expérience historique est de peu d’utilité.
Les prévisions chocs de Saxo Bank ont été réalisées par l’équipe de recherche de Steen Jakobsen, chef économiste de Saxo Bank. 10 cygnes noirs ont ainsi été retenus par Saxo Bank pour l’année 2015 :

Crises extrêmes « cygnes noires » – Nassim Taleb

Peut-ont prévoir les crises extrêmes comme la crise financière mondiale qui a commencé en 2007? Soit la crise vient de l’insuffisante maitrise des risques, soit elle existe justement parce qu’elle ne peut pas être prédite : les plus prévoyants ne prévoient jamais que le prévisible.
Les crises extrêmes sont des évènements dont la probabilité de réalisation est faible mais dont le coût est très élevé. La crise financière de 2008 est un « cygne noir », du nom d’un livre de Nassim Taleb, qui désigne ainsi les événements extrêmes, dont le coût est très élevé mais la probabilité de réalisation faible. Selon lui, pour prévoir ce type d’événement, l’expérience historique est de peu d’utilité.

L’origine du mot « cygne noire » vient du fait que les européens avant de voir pour la première fois un cygne noir sur les rivages d’Australie, pensaient que tous les cygnes étaient blancs.

Ce constat sur les crises extrêmes est particulièrement pessimiste : nous serons inévitablement confrontés à de nouvelles crises qui ne seront pas des répétitions du passé. L’information passée n’est d’aucune utilité pour prévoir les « cygnes noirs », les risques extrêmes étant souvent sans précédent historique. La crise financière de 2008 a montré que tous les « gestionnaires de crise » dont s’étaient dotés les banques, ne regardaient que dans le passé et en se limitant aux données qui confirmaient leurs hypothèses.

Si les crises extrêmes sont imprévisibles, comment mieux se préparer à y faire face ? On ne peut conduire sa vie ou son entreprise en ne se basant que sur la possibilité de cygnes noirs, les situations « normales » existent aussi!
Il faut simplement introduire une dose de « catastrophisme » dans la conduite des affaires :
•aller chercher l’imprévu, en augmentant l’analyse des données du passé et en accroissant la banque de scénarios sur les futurs possibles.
•conduire des stress tests
•se constituer des réserves de capital

Théorie du signal et la valeur de marché de l'entreprise

L’asymétrie d’information qui existe entre les dirigeants et les investisseurs conduit à ce que les investisseurs sous ou sur évaluent l’entreprise. La valeur de l’entreprise est donc influencée par cette asymétrie d’information.

Les dirigeants sont les mieux placés pour prévoir les flux futurs de l’entreprise et aussi des risques que l’entreprise encourt. De l’autre côté, les investisseurs sont toujours à la recherche d’une information qui leur permettrait de faire un arbitrage rentabilité/risque.

Voici des exemples de décisions des dirigeants qui sont porteurs d’information pour les investisseurs :

  • L’émission d’action non justifié par un besoin présent est interprétée par les investisseurs  comme un signal indiquant que l’entreprise est surévaluée. On dit que l’entreprise vaut au maximum le prix de mise sur le marché
  • La vente par un dirigeant de sa participation constitue un signal négatif et inversement s’il renforce sa participation
  • L’augmentation de l’endettement est un signal positif. En effet, un dirigeant ne se financera pas par endettement si les performances de l’entreprise sont mauvaises.

Une mauvaise perception de la réalité de l’entreprise par les investisseurs peut conduire à  ce que le marché sous-évalue l’entreprise. Les dirigeants hésiteront alors à faire une augmentation de capital, le cours étant trop bas. Des opportunités d’investissement seront alors perdues faute de financement.

L’asymétrie d’information ayant un cout pour l’entreprise, elle privilégie les sources de financement dans cet ordre (théorie du pecking order) :

  1. L’autofinancement (pas de signal émis)
  2. La dette peu risquée
  3. La dette sous forme de titres de dettes
  4. L’augmentation de capital (signal négatif). L’entreprise essayera alors de rompre l’asymétrie d’information par des efforts d’information (pubs, roadshow,..).