Secteur de la téléphonie mobile: la dynamique concurrentielle redynamisée (Orange, SFR, Bouygues Télécom et Free Mobile)

Le marché de la téléphonie mobile a été marqué, à partir de 2012, par l’arrivée d’un quatrième opérateur mobile qui a ouvert une période de forte concurrence par les prix. Les offres de Free Mobile, commercialisées à l’origine uniquement sur internet, sans engagement et sans terminal subventionné, ont provoqué une rupture tarifaire et ont amené les autres opérateurs à développer leurs propres offres à bas prix puis à aligner progressivement les tarifs de ces nouvelles offres sur ceux du dernier entrant sur le marché. Ces évolutions ont conduit à une simplification des gammes chez la plupart des opérateurs, à une baisse des prix et à une augmentation de la fluidité du marché.

On constate, dans le même temps, un fort développement des flux d’échange de données, notamment pour la navigation sur internet, le téléchargement d’applications ou la consommation de vidéos sur mobiles, ces nouveaux usages étant favorisés par la commercialisation de plus en plus large des terminaux de type smartphones. Le volume des données consommées a ainsi été multiplié par trois entre 2010 et 2012 et la demande de débit des usagers ne cesse d’augmenter. Pour faire face à ces évolutions, les premières offres exploitant les débits plus importants offerts par les réseaux mobiles 4G ont été lancées par SFR et Orange France fin 2012.

C’est dans ce cadre concurrentiel redynamisé par l’arrivée de Free Mobile et par le déploiement de la 4G, au moment où les opérateurs doivent aussi investir massivement dans le développement du très haut débit fixe, que l’accord de mutualisation entre SFR et Bouygues Télécom a vu le jour. Cet accord s’inscrit aussi dans un mouvement de reconfiguration importante du marché qui s’est accéléré avec l’annonce, le 5 avril 2014, par le groupe Vivendi de sa décision de céder SFR au groupe Numéricâble, d’autres hypothèses de nouvelles consolidations du marché étant évoquées dans la presse.

Aujourd’hui, les déploiements des opérateurs sont très différents. L’ARCEP a publié le 10 juillet 2014 une analyse des cartes de couverture 2G/3G/4G des opérateurs de réseau mobile qui montre pour la 4G une nette avance de déploiement pour Bouygues Télécom et Orange par rapport à SFR et Free Mobile, aussi bien en couverture de la population, avec un rapport du simple au double, qu’en couverture du territoire avec un rapport de un à dix :

ARCEP Couverture 4G - 10 juillet 2014

Extrait de la décision Décision n° 14-D-10 du 25 septembre 2014 relative à des pratiques mises en oeuvre dans le secteur des réseaux et des services de communications mobiles – L’Autorité de la concurrence.

Presse robotisée: l’ère des robots-journalistes et de l’intelligence artificielle

journaliste-robotKris Hammond veut changer toute la presse. Cet homme est le fondateur de Narrative Science, une start-up américaine spécialisée dans la rédaction automatique de contenu à partir de données. Kris Hammond a une vision, selon lui dans 15 ans, 90% des contenus publiés par les organes de presse en ligne seront générés automatiquement et d’ici 5 ans, le prix Pulitzer sera décerné à un ordinateur.

La technologie de la rédaction automatique est déjà au point depuis plusieurs années: les robots sont aujourd’hui capables d’écrire des comptes rendus de match de baseball. Pour cela, ils analysent des données comme l’évolution des scores et des statistiques des joueurs puis ils y associent des mots et les structurent de manière quasi instantanée, bien plus vite en tout cas que n’importe quel journaliste pourrait le faire. Les professions intellectuelles ne sont pas à l’abri de la robotisation de leur métier.

Une robotisation qui est déjà une réalité.

Le 1er février 2013, à 5h28 du matin, un tremblement de terre de faible magnitude secoue Los Angeles. 8 minutes plus tard, le site de Los Angeles Time publiait l’information avec une carte précisant l’épicentre du séisme. Pourtant l’auteur de l’article était en train de dormir. En fait pour décrocher le scoop, il avait écrit un code permettant la rédaction et la publication de l’information à partir des données enregistrées en temps réel par le très officiel USGS (Institut d’études géologiques des États-Unis).

De même, l’actualité économique, en particulier boursière et financière qui s’appuie sur des flux de données est directement concernée. On trouve ainsi sur le site du prestigieux Forbes des articles signées « Narrative Science » (la startup de Kris Hammond).

Le robot journaliste pourrait même être capable dans un futur proche de faire du reportage terrain. L’université de Tokyo a ainsi mis au point une machine capable d’explorer un environnement, d’y évoluer de manière autonome, de reconnaitre les humains pour leur poser des questions, de prendre des photos et de restituer le tout sous forme de reportage publié automatiquement sur le web. Cet outil peut s’avérer être particulièrement précieux en zone de guerre par exemple.

Si on industrialise la production d’information, on industrialise aussi son corolaire : la production de désinformation. Il suffit d’une erreur dans une série de données pour que tous les articles liés soient faux. Sans le filtre de la vérification, la tentation d’intoxication n’a jamais été aussi grande.

A l’heure où les robots envahissent les salles de rédaction, paradoxalement, jamais les capacités humaines d’analyse et de synthèse ne prennent autant d’importance.

Sources: Thibault LIEURADE (XERFI)

Fonctionnement des offres de SMS (marché de détail et marché de gros)


sms

Un « SMS » (Short Message Service) ou service de message court est un message écrit, composé de 160 caractères maximum, chacun codé sur 7 bits. Ce service est disponible sur la totalité du parc de terminaux en circulation sur le marché mobile.

Deux catégories de SMS peuvent être distinguées :

  • les SMS « interpersonnels » qui sont le vecteur d’une conversation, le plus souvent entre deux personnes physiques, plus rarement entre une personne et une machine (voire entre deux machines). Ces SMS représentent plus de 90 % des terminaisons de SMS en volume ;
  • les SMS « de contenu » qui mettent en relation un utilisateur final et une entreprise. Ces SMS de contenu sont le vecteur de transmission d’un service de notification ou d’accès à un contenu, gratuit ou payant (de type météo, publicité, réponse annuaire, horoscope, alerte bancaire…).

D’un point de vue technique, la terminaison d’appel SMS désigne la partie terminale du réseau de l’opérateur mobile de l’appelé permettant de joindre le client final. D’un point de vue économique, la terminaison d’appel SMS constitue le prix de gros que se facturent les opérateurs mobiles entre eux pour joindre le client final selon le modèle dit du calling party pays. Elle constitue, pour l’opérateur de l’appelé, un revenu qui est payé par les opérateurs mobiles tiers qui tentent de joindre une personne hébergée sur son réseau. Pour l’opérateur mobile de l’appelant, elle représente une charge qu’il paye aux opérateurs mobiles tiers lorsque son client tente de joindre une personne hébergée sur le réseau d’un autre opérateur mobile.

Pour acheminer un SMS à destination du client final, il existe plusieurs modalités d’interconnexion :

  • les offres d’interconnexion à destination des autres opérateurs mobiles et des full MVNO. Ce mode d’acheminement impliquant une interrogation directe du HLR (Home Location Register) de l’opérateur de l’appelé par l’opérateur de l’appelant, il nécessite la mise en place de moyens techniques spécifiques, ainsi qu’une sécurisation particulière. Le HLR est en effet un élément sensible sur un plan technique et commercial, dans la mesure notamment où il regroupe toutes les informations sur les abonnés autorisés à utiliser un réseau GSM.
  • les offres de « SMS Push » qui s’adressent notamment aux opérateurs fixes, aux FAI et aux agrégateurs de SMS;
    Aussi appelés « facilitateurs », les agrégateurs de SMS sont un intermédiaire entre les éditeurs de services et les opérateurs mobiles pour ce qui concerne l’envoi de SMS de contenu. Sur les marchés de gros, les SMS Push constituent des offres plus complètes que la seule prestation de terminaison d’appel SMS utilisée par les opérateurs mobiles, dans la mesure où c’est l’opérateur mobile de l’appelé qui gère lui-même l’interrogation du HLR et les problèmes de sécurisation
  • l’achat de SMS de bout en bout destiné aux light MVNO dans le cadre de leur contrat MVNO existant.

Calling party pays:
Sur les marchés de détail, le coût de l’appel est intégralement supporté par l’émetteur, tandis que la réception de l’appel est gratuite pour le destinataire final. Il n’en va pas de même sur les marchés de gros sur lesquels la terminaison d’appel – vocal fixe, vocal mobile ou SMS – est fixée par l’opérateur de l’appelé et payée par l’opérateur de l’appelant.

Extrait de l’Avis n° 13-A-17 du 14 octobre 2013 relatif à une demande d’avis de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes portant sur l’analyse des marchés de gros de la terminaison d’appel SMS sur les réseaux mobiles en métropole et outre-mer pour la période 2014-2016.(Source Autorité de la concurrence).

 

La vente d’espace publicitaire par Google (liens commerciaux, AdWords, AdSense)

Extrait de la Décision n° 10-MC-01 du 30 juin 2010 relative à la demande de mesures conservatoires présentée par la société Navx.(Source Autorité de la concurrence).

Le « référencement naturel » ressort des résultats de recherche de mots-clés dans les moteurs de recherche. Ce référencement est gratuit pour les éditeurs de sites et en principe neutre du point de vue de l’ordre d’apparition des résultats. Les moteurs de recherche proposent aussi des liens commerciaux (encore appelés liens sponsorisés) qui pointent vers la page internet du site d’un annonceur, contre rémunération. Ces liens commerciaux apparaissent quand un internaute effectue une requête incluant des mots-clés sur lesquels l’annonceur a enchéri, en complément des résultats du référencement naturel.

Les liens commerciaux ne sont qu’un type de format publicitaire sur Internet. Par opposition à ces annonces textuelles, on appelle généralement « display » ou « publicité display » des annonces intégrant des éléments graphiques ou illustrés, par exemple des images ou des vidéos. Par ailleurs, les liens commerciaux liés aux recherches dépendent des mots-clés présents dans le texte de la requête effectuée par un internaute dans un moteur de recherche. Il existe d’autres types de ciblage. La publicité dite contextuelle s’efforce de choisir la publicité en fonction du contenu de la page sur laquelle elle est diffusée (site internet, boîte de courrier électronique,…). La publicité comportementale choisit les annonces en fonction de la navigation sur internet de l’internaute. Les publicités contextuelles comme comportementales peuvent se présenter à la fois sous forme textuelle (liens commerciaux) ou sous forme graphique (display). Enfin, « l‟e-mailing » correspond à l’envoi d’une publicité par mail, le plus souvent à une base de prospects ciblés.

Les moteurs de recherche fournissent leurs services gratuitement sur le marché grand public. L’essentiel des revenus provient de la vente d’espace publicitaire en ligne, activité évidemment liée à l’activité première de moteur de recherche car la notoriété et l’audience du moteur renforcent l’attractivité de la page de recherche pour les annonceurs. AdWords est le nom du service de vente d’espace publicitaire offert par Google. Il permet à l’annonceur d’associer un ou plusieurs mots clés à ses annonces.

Le service AdWords est basé sur un système d’enchères pour l’achat des mots-clés. En pratique, les annonceurs enchérissent sur des mots-clés afin qu’apparaisse un lien commercial, à côté ou au dessus des résultats naturels du moteur Google si les mots clés sont présents dans la requête de l’internaute. L’annonceur paie alors pour chaque « clic » effectué sur les liens commerciaux (on parle de « coût par clic »). Les activités de moteur de recherche et de fourniture d’espaces publicitaires constituent les deux versants d’un marché « biface », où la réussite de la première conditionne l’attractivité de la seconde.

Google peut également fournir une fonctionnalité de recherche sur la page d’un éditeur de site partenaire dans le cadre d’un partenariat avec Google, via le programme AdSense for Search. Ce moteur de recherche local affiche des résultats naturels, qui peuvent être limités au site ou centrés sur le site, et de la publicité liée aux recherches. Les revenus de publicité sont partagés entre Google et le site.

Le programme AdSense for Content permet quant à lui l’affichage de publicités (images ou liens commerciaux) liées au contexte de la page. En fonction des mots présents dans la page d’un site partenaire, d’un blog, ou d’une messagerie électronique telle que Gmail, Google affiche des publicités pertinentes choisies parmi celles d’annonceurs souhaitant recourir à ce format publicitaire.

Top 15 des sites “e-commerce” (sites marchands) les plus visités en France en 2013 (source Fevad)

ecommerceSelon la Fédération e-commerce et vente à distance (FEVAD), le chiffre d’affaires du commerce en ligne a atteint en France 45 milliards d’euros en 2012 (37.7 milliards d’euros pour l’année 2011).
Les statistiques disponibles montrent également une très forte concentration du marché, quelques sites concentrent une part très importante du commerce en ligne aussi bien en nombre de visites qu’en chiffre d’affaires.

# Visiteurs uniques par mois Visiteurs uniques par jour
1 Amazon 14 449 000 1 599 000
2 Cdiscount 11 054 000 944 000
3 FNAC 9 030 000 725 000
4 eBay 8 871 000 1 306 000
5 Price Minister 7 492 000 686 000
6 La Redoute 7 300 000 551 000
7 Voyages-Sncf.com 7 083 000 525 000
8 Carrefour 6 086 000 406 000
9 Rue du Commerce 5 758 000 385 000
10 Groupon 5 649 000 569 000
11 Vente-privee.com 5 271 000 1 023 000
12 Darty 4 294 000 280 000
13 Leroy Merlin 4 250 000 282 000
14 3 Suisses 4 134 000 281 000
15 Zalando 3 958 000 282 000

CHIFFRES CLÉS 2013 fédération e-commerce et vente à distance

La publicité en ligne: notoriété (branding) et performance

Extrait de l’Avis n° 10-A-29 du 14 décembre 2010 sur le fonctionnement concurrentiel de la publicité en ligne – L’Autorité de la concurrence

Le but des dépenses publicitaires est, pour une entreprise, l’accroissement du profit ou de l’activité. Ce n’est d’ailleurs pas une caractéristique propre aux dépenses publicitaires. Mais même si l’objectif ultime de la publicité est le développement ou le maintien des ventes des biens ou services qu’elle propose, l’entreprise peut avoir des objectifs intermédiaires qui à court terme ne seront pas nécessairement les plus efficaces pour accroître les ventes. Deux grandes familles d’objectifs de communication sont, en général, distinguées : d’une part, des objectifs de notoriété, de visibilité, de construction d’une image de marque qui seront regroupés sous le terme générique de « branding » (ce qui peut correspondre en français, de façon peut-être un peu restrictive, à « notoriété »), d’autre part, des objectifs plus « transactionnels » de vente immédiate ou de réponse directe qui seront regroupés sous le terme générique de « performance ».

Les deux objectifs apparaissent d’ailleurs en partie comme complémentaires : le développement de l’image de marque et de la notoriété renforce l’efficacité des leviers générant des réponses à court terme.

Sur Internet, la définition de critères de mesure d’efficacité d’une campagne publicitaire paraît plus aisée et moins sujette à discussion que dans les autres médias. A la différence de ce que permettent les grands médias traditionnels, la technologie d’Internet donne la possibilité de s’assurer de la mise en contact de l’utilisateur avec le message publicitaire. Il est en effet possible de connaître le nombre exact d’internautes qui ont été exposés à une publicité, au sens où cette publicité a fait l’objet d’un affichage, appelé généralement une impression, sur leur écran. Il est aussi possible de mesurer certains types d’interaction avec l’affichage publicitaire, par le suivi et le décompte des clics, quand la publicité offre la possibilité d’être cliquée. Enfin, dans certains cas, il est possible de suivre le comportement de l’internaute, après l’exposition à la publicité, jusqu’à l’acte d’achat en ligne ou toute autre action valorisée par l’annonceur.

Ce sont les raisons pour lesquelles Internet paraît particulièrement adapté pour répondre à des objectifs de performance et de réponse directe dont l’efficacité sera immédiatement mesurable : achat en ligne, inscription sur une liste, prise de rendez-vous, génération de trafic qualifié ciblé ou en recherche.

Internet permet toutefois de répondre également à des objectifs de « notoriété », dans une démarche à moyen ou long terme, en développant un discours sur la marque et en tirant parti de la puissance du support en termes de couverture et d’audience ainsi que de durée d’exposition. Un Européen naviguerait chaque jour près d’1h45 sur Internet, plus d’un quart du temps passé sur l’un des quatre grands médias télévision, radio, presse quotidienne, Internet (EIAA Mediascope Europe 2008). Grâce à la généralisation progressive des offres à haut débit, des modes de communication publicitaires réservés encore récemment aux médias audio-visuels sont désormais utilisés sur Internet (à l’instar des films publicitaires, comparables à ceux qui sont diffusés à la télévision).

Fonctionnement des MVNO

Les MVNO ne disposant pas d’un réseau en propre, ils doivent, pour bâtir leurs offres de téléphonie mobile, acheter des prestations (minutes de communication, SMS, unités de données) sur un marché de gros de l’accès et du départ d’appel sur les réseaux mobiles, sur lequel les opérateurs de réseau offrent des prestations de gros dont les opérateurs mobiles virtuels sont les acheteurs.

Le fonctionnement et les enjeux concurrentiels de ce marché sont fortement marqués par la structure de l’offre et le comportement des offreurs sur ce marché, qui sont eux-mêmes conditionnés par le fait que les offreurs sont tous verticalement intégrés et présents sur le marché de détail.

Le nombre d’offreurs sur ce marché de gros est limité, du fait de l’importance des barrières à l’entrée. L’offre est ainsi composée des trois plus anciens opérateurs, ainsi que du nouvel entrant. Orange France, SFR et Bouygues Telecom hébergent chacun à la fois des light MVNO et des full MVNO. Si Free Mobile a bien publié deux offres de référence, l’une destinée aux light MVNO, l’autre aux full MVNO, aucun opérateur mobile virtuel n’a à ce jour souscrit à l’une ou l’autre de ces deux offres. Free Mobile ne dispose en effet pour l’instant que d’une couverture en propre limitée, estimée à 37,3 % au 1er juillet 2012. L’entrée du nouvel opérateur n’est donc pas susceptible à ce stade de modifier significativement l’équilibre concurrentiel sur le marché de gros.

La dynamique concurrentielle sur le marché de gros est aussi liée à celle existant sur le marché de détail. Les offreurs de prestations de gros sont des opérateurs de réseau vendant des prestations d’accès à des opérateurs mobiles virtuels qui sont leurs concurrents directs sur le marché de détail : ils vont donc adapter leurs offres de gros en fonction de l’état de l’offre et de la demande sur le marché de détail. Les opérateurs de réseau mettent ainsi en balance, d’une part, les profits additionnels qu’ils peuvent générer grâce à l’accueil de MVNO (notamment en cas de nécessité forte de remplir leur réseau en bénéficiant d’une synergie avec des opérateurs mobiles virtuels présentant un avantage commercial sur eux), et, d’autre part, les pertes de revenu induites sur le marché de détail (liées au risque de cannibalisation de leur base clients existante ou future et d’une concurrence par les prix accrue).

[../..]
Les conditions tarifaires (structure, niveau des prix de gros) des contrats liant les opérateurs mobiles virtuels aux opérateurs hôtes semblent cependant toujours limiter la capacité des MVNO à réellement concurrencer les opérateurs historiques sur le marché de détail.

MVNO Opérateur hôte Lancement commercial
Afone (Afone Mobile et Leclerc Mobile) SFR 2007
Alphalink (MVNA) SFR -
Auchan Telecom SFR et Bouygues Telecom 2009
Bazile Telecom Orange France 2009
BUZZmobile (ex Mobisud) SFR 2006
Coriolis (Coriolis Mobile & Saint-Hubert Mobile) SFR 2006
KPN (Ortel Mobile) Orange France 2006
France Télécom Orange France 2009
Futur Telecom SFR 2006
IC Telecom SFR 2011
La Poste Mobile SFR 2006
Lebara Mobile Bouygues Telecom 2010
Legos SFR -
LTI Telecom SFR 2011
Lycamobile Bouygues Telecom 2011
Mundio Mobile (Delight Mobile & Vectone) SFR -
NRJ Mobile (NRJ Mobile & CIC Mobile & Crédit Mutuel Mobile) Orange France et SFR 2005
Numericable Bouygues Telecom 2008
Oméa Télécom (Breizh Mobile & Casino Mobile & Télé 2 Mobile & Virgin Mobile) Orange et SFR 2004
Prixtel SFR 2009
SCT Telecom SFR et Bouygues Telecom 2010
SISTEER (MVNA) SFR 2009
SNBL (Joe Mobile) SFR 2012
Symacom Orange France 2009
Transatel (MVNO et MVNA) Orange France 2002

Source: Autorité de la concurrence (Avis n° 13-A-02 du 21 janvier 2013)

Le paradigme SOA (Service-Oriented Architecture)

Conséquence de la crise économique actuelle et d’un environnement concurrentiel plus dure, les entreprises recherchent des moyens pour minimiser les coûts de leurs systèmes d’information et en même temps proposer des produits et services plus sophistiqués. Pour de nombreuses entreprises, ces efforts sont entravés par la structure et la complexité de leur infrastructure informatique. Typiquement, les ressources informatiques sont organisées selon les fonctions métier spécifiques. Cette situation conduit à une duplication des fonctionnalités de l’application, la capacité limitée à partager l’information, les coûts d’intégration élevés et la sous-utilisation importante des ressources de calcul. La majorité des grandes entreprises aujourd’hui ont des environnements informatiques complexes et hétérogènes caractérisés par la coexistence de plusieurs générations d’architectures et de technologies. Conséquence, l’informatique d’entreprise est souvent associée à un TCO élevé et un ROI faible.

La Service-Oriented Architecture (SOA) a été largement promue par les analystes et les fournisseurs informatiques comme l’architecture capable de répondre aux besoins des entreprises dans le respect des coûts et des plannings. L’adoption de SOA a été initialement tirée par l’émergence des Web services et de la nécessité de fournir une architecture informatique plus efficace. En Septembre 2008, il a été estimé par Gartner Research que la plupart des entreprises européens et nord-américaines ont soit déjà adopté la SOA ou prévoient d’adopter la SOA au cours des 12 prochaines mois.

Cependant, sur la courbe de Hype, l’architecture SOA se positionne entre « Trough of Disillusionment’ et « Slope of Enlightenment ». Cela signifie que les attentes d’une architecture SOA ont été surdimensionnés et surréalistes. De nombreux échecs ont suivi l’application d’une SOA. La désillusion a été forte.

Quelle est la pertinence d’une architecture SOA pour l’informatique d’entreprise aujourd’hui? Bien qu’il n’existe pas une définition largement acceptée, la plupart des experts s’accordent sur les principes fondamentaux du paradigme SOA :

  • Les services sont l’abstraction de base d’une architecture SOA – les fonctions de l’entreprise sont externalisées comme des services via des interfaces stables définis avec un contrat
  • Les services sont faiblement couplés- les services sont connectés aux clients et autres services via des standards
  • Les services sont autonomes – ne dépend d’aucun contexte ou service externe
  • Les opérations des services sont stateless
  • La qualité de service (QoS) qui inclue la sécurité, les transactions, la performance, etc sont explicitement définis pour chaque service

En résumé, la SOA est un ensemble de concepts et principes architecturaux qui permettent la mise en œuvre d’applications d’entreprise distribuées orientés service.

Bien que le concept de SOA a évolué au cours temps, il reste concentré sur l’informatique intra-entreprise et ne répond pas pleinement aux défis associés à la consommation des services de l’extérieur. D’autres modèles de services ont évolué en parallèle avec la SOA et ont maintenant atteint un stade de maturité et d’adoption : le cloud computing (SaaS, IaaS, PaaS) et le Web 2.0.

Les défaillances dans le secteur du service informatique (ESN – SSII)

Le secteur a peu de barrières à la sortie du fait de son faible niveau capitalistique. Les défaillances dans ce secteur sont principalement dues à la détérioration des marges provoquée par l’augmentation des inter-contrats. Le point mort des SSII dépend surtout du niveau des frais de personnel.
Le taux de défaillance du secteur en 2007 est de 1,5% légèrement supérieur à l’ensemble des services aux entreprises qui est de 1,22 en 2007. Ceci s’explique par le fait qu’en période de crise les activités de conseil sont les plus touchées. Les petites entreprises sont les plus sensibles comme le montre le graphe suivant.

Evolution du nombre de défaillances dans le secteur 721Z (source Coface)

Paradoxalement, le score du secteur est en constante amélioration malgré une mauvaise conjoncture. Cela s’explique par le renforcement des entreprises performantes au détriment des plus faibles.

Médiane du score Score Conan-Holder NPC pour le secteur 721Z (source Diane)

L’histoire de la société Google

Voici un extrait de décision de l’Autorité de la concurrence présentant la société Google paru en le 28 octobre 2010.

« Google est une société fondée en 1998 dont la principale activité rémunérée est la vente de publicité liée aux recherches en ligne et de publicité contextuelle liée au contenu de la pageInternet. Le succès de l’entreprise Google est  fondé sur la pertinence et l’exhaustivité du moteur de recherche. L’algorithme de classement des pages (PageRank) développé par les fondateurs de l’entreprise a permis d’assurer une pertinence des résultats auparavant jamais atteinte. Outre la pertinence de l’algorithme, le deuxième axe de développement de Google a été constitué par la recherche de l’exhaustivité de l’indexation du réseau Internet.

Google a connu un succès rapide, détrônant les moteurs établis Yahoo, Voilà ou Altavista en France. […]

Google s’est en outre engagée dans la diversification de ses activités. Une première voie de diversification vise à renforcer l’exhaustivité du système Google afin de maintenir son avance en termes d’attractivité. Il en est ainsi de la numérisation des collections des bibliothèques universitaires puis de fonds d’éditeurs privés. Google  s’efforce par ailleurs d’enrichir la recherche de base  par  de nouveaux services de recherche spécialisée (ou recherche verticale) : actualités (Google News), comparateurs de prix (Google Product Search aux Etats-Unis), cartographie (Google Maps, enrichi par le développement de Google Street View, service qui fournit des photographies 3D des rues), vidéos (via le rachat de Youtube). Google a également racheté le système d’exploitation pour téléphones mobiles « Androïd » et lancé la commercialisation de son propre  téléphone mobile, le Nexus One, ce qui pourrait lui ouvrir le marché de la publicité sur mobile. Google vient d’ailleurs de finaliser le rachat de la plateforme de publicité sur mobile AdMob. Google a racheté DoubleClick (spécialisé dans les technologies pour la gestion et la diffusion d’annonces).  L’entreprise est entrée sur le marché des navigateurs internet (Google Chrome) et a annoncé le développement d’applications en ligne (« cloud computing » ou « informatique dans les nuages »). »